Une maison dans la prairie

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Conçu en

1900

Introduction

En 1901, le magazine Ladies’ Home Journal publiait un numéro intitulé « Un foyer dans une ville de prairie ». Wright envoya non seulement les plans, mais aussi le texte, résumant certaines de ses idées les plus précoces sur la « Maison de style Prairie ».

Wright conçut quatre modèles de maisons à publier dans le magazine sous le nom de « Un foyer dans une ville de prairie ». Ces maisons préfiguraient ce qui deviendrait plus tard le « style Prairie ». Les modèles pouvaient être commandés via le magazine moyennant un paiement de 5 dollars.

Neil Levine, dans son livre « L’architecture de Frank Lloyd Wright », attribue l’impulsion de l’école de la Prairie à l’architecte Louis Sullivan de l’École de Chicago, avec qui Wright avait travaillé avant de monter son propre studio d’architecture.

Concept

Extraits du texte original du Portefeuille de Wasmuth : Études et Bâtiments Exécutés de Frank Lloyd Wright (Berlin, 1910, pages 14, 15, 16), Frank Lloyd Wright décrit le style de Prairie comme suit :

« La ligne horizontale est la ligne de la domesticité. »

La valeur des lignes horizontales est plus que primordiale dans les constructions de style Prairie. Lorsqu’une construction gagne en hauteur, chaque centimètre gagné devient considérablement plus puissant que toute extension réalisée au niveau du sol.

Pour les Européens, ces bâtiments semblent inhabitables sur le papier, ils atteignent la hauteur et la ventilation d’une manière très différente et, en respectant une ancienne tradition, la seule chose digne de respect ici aux États-Unis est « la prairie ».

En envisageant les types et les formes de ces constructions et le fait qu’elles se trouvent dans la prairie, il faut tenir compte des douces ondulations et des niveaux du Midwest. Dans ces grandes plaines, chaque détail d’une élévation devient une exagération, chaque arbre une tour au-dessus de la surface paisible des vastes étendues de fleurs.

Par conséquent, les formes et les finitions du style Prairie sont peut-être plus simples que celles auxquelles l’architecture hautement développée nous a habitués jusqu’à présent. Pour qu’elles conviennent à la vie quotidienne, les formes ornementales doivent être conçues pour être utilisées avec simplicité, sans chercher à attirer l’attention. La palette de couleurs, les textures douces, les matériaux naturels et la beauté des matériaux révélés et mis en œuvre dans le projet sont les éléments à considérer en matière de décoration.

Il est tout à fait impossible de considérer la construction d’un bâtiment d’un côté et sa décoration, son environnement ou son contexte de l’autre. Dans l’esprit Prairie, ces concepts ne font qu’un et sont prévus dans la nature de la structure elle-même, ce ne sont que des détails structurels de son caractère et de son intégrité. Le chauffage, les luminaires, les chaises, les tables, les armoires et les instruments de musique, lorsqu’ils sont possibles, font partie intégrante du bâtiment.

Les revêtements de sol et les rideaux sont aussi importants pour la maison que le plâtre sur les murs ou les tuiles du toit.

Cette caractéristique de développement a posé plus de problèmes et est jusqu’à présent la moins satisfaisante pour moi, en raison des difficultés inhérentes à l’intégrité de la conception et de la réalisation.

(…) transformer une résidence en une œuvre d’art, expressive, belle et plus intimement liée à la vie que toute autre œuvre d’art telle que la sculpture ou la peinture, car elle s’adapte aux besoins de ses habitants, elle est une entité harmonieuse (…) c’est une opportunité américaine moderne.

Une fois réalisée, elle deviendra une tradition, un pas en avant depuis le jour où une habitation n’était qu’un assemblage de pièces distinctes, créées uniquement pour contenir des meubles, sans les commodités actuelles. Une entité organique avec un idéal d’unité plus élevé, et une expression plus grande et plus intime du travail par rapport à l’environnement. Une chose au lieu de nombreuses choses, une grande chose au lieu d’une collection de choses plus petites.

Description

Dès l’apparence extérieure d’une maison Prairie, on reconnaît l’influence de la prairie américaine, largement associée au site de la construction et offrant une sensation de calme. Dans l’article qui accompagne le dessin que Wright a envoyé au magazine, il écrit : « Les terrasses basses et les larges avant-toits sont conçus pour accentuer le niveau de quiétude et la relation d’harmonie complète. »

Son apparence extérieure reflète l’influence de la prairie, avec un ancrage solide dans le paysage, correspondant à son étendue paisible. Les plans, les sections et les vues de la maison suggèrent une utilisation possible comme partie d’un bloc quadruple (où chacune des quatre maisons était regroupée autour du centre), de sorte que chacune occupe un des angles, préservant ainsi l’intimité par rapport aux autres. Wright a développé cette architecture qui semblait incarner ses idéaux les plus philosophiques de 1893 à la Première Guerre mondiale.

Le style typique des maisons Prairie comprend une grande cheminée placée au centre de la pièce, une disposition cruciforme, « le cœur de la maison ». Souvent, Wright concevait des bancs de chaque côté de la cheminée, comme il l’a fait dans la Maison Westcott, à Springfield, Ohio.

Depuis le cœur de la maison, la maison Prairie communique avec les autres pièces par des galeries et des terrasses, unifiant ainsi tous les espaces et leur donnant une continuité, une caractéristique distincte de son architecture « organique ». L’espace intérieur s’exprime extérieurement par un design horizontal serein et un couvercle protecteur.

Matériaux

Les matériaux utilisés dans la construction des maisons de style Prairie étaient simples : plâtre ou stuc, bois et briques. L’ornementation des maisons était minimale, à l’exception de quelques vitraux au plomb. Plutôt que de grands décors, Wright jouait avec la juxtaposition des formes, comme les bandes horizontales de fenêtres, comme cela est illustré dans la Maison Westcott.