Architecte
Conçu en
1934-1935
Année de Construction
1936-1937
Emplacement
Pennsylvanie, États-Unis

Introduction

La maison sur la cascade de Frank Lloyd Wright est une construction unique, tant par son emplacement singulier que par sa composition. La maison, construite sur trois niveaux, repose sur un rocher au-dessus d’une cascade naturelle.

Sa composition est horizontale, bien que quelque peu complexe. L’axe vertical est défini par la cheminée qui s’élève au-dessus du toit, un élément peu surprenant si l’on connaît la place consacrée de la cheminée dans les maisons de la Prairie de l’architecte. La maison s’étend de l’intérieur vers l’extérieur et s’agrandit selon les besoins de ses habitants. Par conséquent, elle peut être modifiée, car dans l’architecture organique, la construction est conçue comme quelque chose de vivant et changeable.

Chaque étage est marqué par de larges porte-à-faux qui se projettent de manière asymétrique dans plusieurs directions. En réalité, ce sont des terrasses délimitées par des plaques lisses en béton. Pour adopter cette solution, Wright s’est inspiré de l’architecture japonaise.

L’extérieur de la maison entretient une relation étroite avec la nature environnante. L’architecte a cherché à utiliser des matériaux naturels tels que le bois, la brique et la pierre, créant ainsi une plus grande intégration entre le bâtiment et la forêt qui l’entoure.

Dans le projet de la maison sur la Cascade, la préoccupation principale de Wright est l’habitabilité de l’intérieur. Il doit être spacieux et ouvert, et c’est pourquoi l’architecte tente de minimiser les obstacles autant que possible. Le grand salon comporte un mur de verre qui permet de profiter de la vue sur la cascade tout en écoutant son bruit apaisant. L’utilisation de grandes baies vitrées élimine la séparation entre les pièces et leurs terrasses. Les terrasses ont, entre autres fonctions, celle de réfléchir la lumière naturelle et de la projeter indirectement à l’intérieur. La terrasse supérieure confère un caractère plus intime à la maison.

Avec cette œuvre, Wright parvient à une liberté d’expression maximale tout en préservant l’harmonie avec l’environnement. L’intégration de l’eau, des arbres, de la roche, du ciel et de la nature dans toute la maison clôture une certaine vision romantique de la maison, tout en ouvrant une nouvelle dimension spatio-temporelle pour le refuge de l’homme.

Emplacement

La maison est située sur un grand terrain au milieu de la forêt sauvage de Pennsylvanie. La majeure partie de la forêt est composée d’arbres à feuilles caduques et demeure complètement sauvage, n’étant interrompue que par un discret sentier piéton, le seul moyen d’accès à la maison. Un ruisseau, le Bear Run, traverse également la propriété et passe sous le bâtiment.

Concept

Les espaces intérieurs reflètent la nature extérieure

La conception de la maison est un exemple clair d’architecture naturaliste, car toutes les décisions prises pour sa construction visent à intégrer le bâtiment dans le paysage, en faisant de l’œuvre un élément naturel de l’environnement, en parfaite harmonie avec celui-ci et le passage du temps.

La maison a été construite sur la roche du site, qui forme la base du bâtiment, de manière à créer une progression depuis la roche naturelle du sol jusqu’au béton des parties supérieures. Le reste des façades est de couleur crème, en contraste avec le vert ou le brun de l’environnement (selon la saison). Un autre élément contrastant de la maison est la forme orthogonale des porte-à-faux et des murs, ce qui confère à la maison un aspect « architectural ».

Le bâtiment entretient une relation avec son environnement qui relève du respect et de l’adaptation à la nature. Ainsi, les fondations de la maison sont les rochers du site, certains dépassant le bord du premier étage près de la cheminée.

Une grande partie de la maison est en porte-à-faux au-dessus du ruisseau. Les ingénieurs de Wright ne croyaient pas que cette structure résisterait et ont conseillé à Wright de revoir sa copie. L’orgueil de cet architecte lui a permis de céder, en ne mettant en place que quelques pièces métalliques pour soutenir le porte-à-faux, qui est toujours en place malgré les effets d’une tornade.

Terrasses en porte-à-faux au-dessus du ruisseau

La maison, sur deux étages, s’étend horizontalement avec des porte-à-faux imposants et des terrasses, mais il y a un noyau qui s’élève verticalement, où se trouve la cheminée. Elle comporte de grandes fenêtres qui s’étendent verticalement et passent d’un étage à l’autre, exposant ainsi les structures. Ce noyau vertical est le « cœur » de la Maison sur la Cascade.

Pergolas de la face nord

Sur la face nord de la maison, opposée à la partie qui « surplombe » le ruisseau, il y a une série de pergolas en guise de auvent, qui s’étendent depuis le mur extérieur jusqu’à un talus de pierre surélevé par rapport à la voie d’accès menant à l’entrée. Cet endroit est appelé le « bosquet de la maison ». Deux pergolas dessinent un arc qui contourne le tronc de deux arbres. Wright a utilisé cette ressource pour montrer son respect pour la nature dans laquelle la maison est conçue. Les ombres projetées par les pergolas ressemblent à celles des troncs d’arbres, ce qui a pour effet de mélanger l’ombre de la maison avec celle des arbres.

Sur la terrasse du bureau de M. Kaufmann, deux ouvertures ont été ménagées pour permettre le passage de deux arbres. Cependant, ces arbres sont morts pendant la construction de la maison et les ouvertures n’ont pas été réalisées.

Espaces

À l’intérieur de la Maison sur la Cascade, on trouve des pièces singulières par leur agencement, leur emplacement et leurs finitions.

En entrant dans la maison par l’entrée principale, située sur la face nord, on accède à une petite pièce servant d’entrée, située sous l’escalier menant à l’étage. Au-delà de cette pièce se trouve le salon, la plus grande pièce de la maison, qui offre une vue magnifique sur la forêt environnante. À l’entrée, en face, se trouve le « coin musical », dont l’étymologie est inconnue, à droite se trouve la zone avec des canapés et derrière le « coin musical » se trouve l' »escalier de l’eau », ainsi nommé car il descend vers une petite plateforme située près du ruisseau. Pour descendre par cet escalier, il est nécessaire d’ouvrir des parois coulissantes en verre. Les marches de l' »escalier de l’eau » sont suspendues par des câbles en traction attachés à la première poutre.

Les murs du salon, comme ceux du reste de la maison, sont constitués de parties de pierre naturelle extraite du site. Le sol est en pierre marron et le plafond présente un motif entourant les lampes spécialement conçues pour cette maison. À l’entrée de la salle à manger, sur la droite, se trouve la cheminée, entourée de pierres naturelles qui affleurent du sol. À gauche de la cheminée se trouve la « boule à vin », un récipient circulaire rouge muni d’une charnière permettant de le placer sur le feu pour réchauffer la boisson qu’il contient.

De part et d’autre de la pièce se trouvent des portes menant à une terrasse. Celle du côté possède un escalier extérieur menant à la terrasse de la chambre du fils de Kaufmann. À gauche de la cheminée se trouve la porte menant à la cuisine, une pièce plus petite que le salon, avec des meubles conçus par Wright et exclusifs à cette maison, tout comme le reste du mobilier de la résidence. Entre la porte de la cuisine et l’escalier se trouve la table à manger, encastrée dans le mur nord du salon.

Au deuxième étage, il y a deux chambres, deux salles de bains, le bureau de M. Kaufmann, ainsi que trois terrasses et l’escalier menant à la plateforme d’observation du troisième étage. En entrant à cet étage, on pénètre dans un petit couloir qui distribue les pièces. La chambre du fils Kaufmann est située au-dessus du « coin musical » du premier étage, avec une petite salle de bains attenante. À l’est de cette chambre se trouve la terrasse individuelle du fils, qui possède un escalier extérieur menant au premier étage.

Au-dessus de la zone des canapés du salon se trouve la chambre du couple, qui dispose d’une petite salle de bains et d’une grande terrasse en porte-à-faux s’étendant vers le sud. À l’ouest du deuxième étage se trouve le bureau de M. Kaufmann. Dans cette pièce se trouvent un lit et un escalier menant à la plateforme située au-dessus du deuxième étage. La cheminée est visible à la fois depuis la chambre du couple et depuis le bureau. Dans cette dernière pièce, il y a une baie vitrée continue qui s’étend jusqu’à la cuisine. Dans le mur ouest du bureau se trouve une porte menant à sa terrasse, sur laquelle se trouvaient initialement deux arbres traversant la structure.

Structure

Fondations en ciment sur la roche

La structure de la maison est en béton, avec des colonnes et des poutres formant des portiques. Les dalles, les éléments horizontaux s’étendant comme des terrasses au-dessus de la cascade, sont en béton. Certaines parois et autres éléments verticaux définissant les espaces de la maison, ainsi que le sol, sont recouverts de pierre locale. On peut également observer certains détails de la maison en acier et d’autres en bois.

Matériaux

Pour la construction de cette maison, Wright a utilisé des matières premières inspirées du site-même et de la nature environnante : du béton, de la pierre rugueuse, de la pierre locale, du bois et de l’acier.

Vidéo

Drawings

Photos

Library of Congress

apeimbert (Jul 2013)

 Nick Stanley (Oct 2011)

Matthew Dailey (2008)

Otras fotos